mardi 11 septembre 2007

Lelouch 4ever

La première fois que j'ai vu un film de Claude Lelouch, j'ai été complètement conquise. C'était au début des années quatre-vingt. Le film était "Les uns et les autres" et j'étais avec ma meilleure amie Claudine. J'avais 14 ou 15 ans. Et pour la première fois un film français de France me parlait. J'ai encore le refrain de la chanson dans la tête. Et chaque fois que j'entends le Boléro de Ravel je revois le sublime ballet avec le danseur russe sous la tour Eiffel.

Au cours des années, j'ai découvert toute la filmographie de l'artiste. J'ai aussi découvert, l'homme derrière l'artiste. Dans chacun de ses films, il met en scène la femme de sa vie et ses enfants. Il a eu beaucoup de femmes et d'enfants ce qui a fait une variété de leading lady. Il est aussi un caméraman innovateur. Il a développer une technique pour tourner quelqu'un qui descend ou monte un escalier en colimaçon. De plus, il a écrit d'important texte sur l'histoire du cinéma français, en particulier sur François Truffault.

Au cours des années, mes films préférés de Lelouch furent "Les uns et les autres" et "La belle histoire". Les films de la dernière décennie ne m'apportait rien de nouveau. Sauf que l'on voyait ses enfants grandir et ses femmes changer. Tout cela a changé avec son dernier film, "Roman de gare".

Depuis bien longtemps, Lelouch nous donne enfin une histoire différente avec une narration créative. Il voulait tellement que l'on regarde son film sans biais, qu'il l'a initialement sorti sous un pseudonyme. L'histoire est Lelouchienne dans le sens que plusieurs histoires s'entremêlent pour n'en devenir qu'une à la fin. On retrouve quelqu'un de ses enfants dans le film. Une partie de l'action se déroule dans une halte-routière autour de Paris. Et vers la fin on a une prise de vue d'un escalier en colimaçon.

Mais au lieu d'alourdir l'histoire comme dans ces films précédents, ses petites touches de Lelouch ne font que servir le propos. Jusqu'au tiers du film on ignore l'identité du personnage principal. Et Fanny Ardant est sublime. Un film a voir pour découvrir ou redécouvrir un Lelouch à son meilleur.

dimanche 2 septembre 2007

La guerre des boutons

J'ai hérité d'un énorme bocal de boutons. Des boutons que ma mère et sa mère ont accumulé, collectionné et nettoyé aux cours des années. Il y en a de toutes les couleurs et toutes les grosseurs. Ils sont en plastique, en bois ou en métal.

Certains de ces boutons viennent d'une époque où l'on recyclait systématiquement. Les boutons d'un veston tout effiloché du papa se retrouvait sur la robe de la petite dernière. À une époque où rien ne se perdait, chaque bout de tissus et boutons pouvaient servir à quelques choses un jour. Ces boutons sont magnifiques et portent toute une histoire en eux.

Toute petite ce bocal de boutons a fait parti d'une multitude de mes jeux. Tantôt mes boutons étaient de la monnaie pour jouer au magasin. D'autres fois ils devenaient des écus d'or qu'un pauvre pirate unijambiste et borgne avait perdu dans ma cour. Ou bien ils étaient la rançon demandée pour libérer ma poupée d'un sort pire que la mort... vivre avec mon petit frère. Ils pouvaient devenir les écus romains qu'on avait trouvé durant nos fouilles archéologiques. d'autres fois on s'amusait simplement à les jumeler et les séparer par couleurs. On les jetait par terre pour voir jusqu'où on les retrouverait. On pouvait ramasser des boutons pendant des jours!

J'ai hérité de ce bocal de ma mère. Elle me l'a donné parce que ironiquement, elle ne coud jamais de boutons. Tous jeunes, mon frérot et moi, avons appris à coudre nos boutons. Quand je dis jeune, je dis vers 4 ou 5 ans. C'est une des premières choses que ma mère nous a appris pour que l'on deviennent des adultes indépendants. Et encore aujourd'hui ma mère me demande de lui coudre ses boutons...