dimanche 6 mars 2011

Une visite chez le docteur

Parfois une simple visite chez le médecin peut se transformer en quelques choses d'extraordinaire.

Se promener avec mon Papa Policier n'est pas toujours de tout repos. Bien des gens le connaissent, le reconnaissent, le saluent et même l'évitent. Des regards enragés lui sont aussi adressés. Comme il nous l'a expliqué à mainte reprise, à cause de son métier, il entre dans la vie des gens à un point culminant. Ce moment peut être tragique, triste, heureux ou mal chanceux. Il ne faut donc pas trop de se formaliser de l'attitude des gens.

Il y a quelques semaines, j'accompagnais mon père à une visite chez le médecin. Dans la salle d'attente, une dame assise devant nous jetait des regards à tuer. Elle était habillé tout en noire et elle avait un visage ravagé par la vie. Je n'en tiens pas compte comme d'habitude. Finalement la visite chez le médecin se termine. De retour dans la voiture, mon père me demand
e si j'avais remarquer la dame devant nous. Eh bien oui. Et mon père me dit en s'esclaffant: " Je l'ai déjà arrêté pour prostitution. Et elle refusait de nommer son Pimp, un des seul noirs en ville."

Et de cette rencontre fortuite, nous nous sommes remémorés certaines de ses histoires les plus juteuses à l'escouade de la moralité durant les années soixante-dix.

La fois où il s'était cacher dans un garde-robe de motel avec son
partner Madère, il avait lâcher un pet, une vraie tuasse. La prostituée croyant que c'était son client, se mets à l'insulter et le frapper. Mon père et Madère, ne pouvant plus retenir leur souffle et de rire, sortent en trombe du garde-robe pour les arrêter. Ils riaient encore en les écrouant.

À cette époque pour prouver la sollicitation, on devait prendre en flagrant délit la prostituée et son client. Ce qui fait que mon père connaissait tous les garde-robes des motels miteux en ville. Il connaissait aussi tous les portiers de bar et les réceptionnistes/gérants de ces motels miteux.

Tout jeune on avait un jeu particulier avec mon père. Quand l'on se promenaient en voiture dans le centre-ville de Hull ou d'Ottawa, on spottait les prostituées, les fleurs de trottoir. C'était à celui qui les voyait en premier. Avec le temps on avait ajouté un degré de difficulté supplémentaire: si c'était une vrai ou pas. Mon père nous avait appris à reconnaître les travesties des femmes. Encore aujourd'hui on ne peut s'empêcher de les spotter...



PS: Savez-vous d'où vient cette expression fleur de trottoir? À une certaine époque les prostituées se tatouaient une rose à la cheville. Cela faisait des fleurs de trottoir