Papa (et très rarement maman) m'accompagnaient à la Tabagie du quartier. Elle était situé devant le IGA. Durant ces années, il y avait à une extrémité le IGA Laflamme et à l'autre le Zellers. Entre les deux , dans un rectancle, il y avait ma Tabagie, un optométriste, un Tante Marie, une buanderie, un magasin de soulier, une galerie d'art, un cinéma, un magasin de linge pour enfant et une épicerie allemande. Je suis certaine que ma mémoire fait défaut et bien d'autres magasins ont connu une certaine prospérité à la place Jacques-Cartier durant les années soixante-dix à Hull.

Je descendais la rue Dompierrre pour prendre les escaliers, toujours en existence, qui m'amenaient au IGA pour faire les commissions de Maman. Après avoir remplie mes obligations, je pouvais entrer dans le sanctuaire de la Tabagie. Dans cette boutique étroite, il y avait à ma droite un étalage de pipe et de tabac. À gauche, on y retrouvait, les journaux et les magasines. Et dans le fond de la boutique le reste. Ce reste était primordiale pour moi. Je pouvais avec mes 25 sous y acheter la fin du monde. Une combinaison de bonbons, de chips, de barre de chocolats et de livres s'ouvrait à moi. En effet, je pouvais acheter pour 25 sous un conte d'Andersen avec mes bonbons préférés. Quelle aubaine!!!!!! Un livre et des bonbons qui peut y résister. Je me souviens vaguement du goût des chips au BBQ et de certains bonbons acidulés, mais j'ai encore les aventures de Tumbelina et du petit Poucet dans ma bibliothèque.
Durant ces années de découvertes, il y avait la buanderie. La buanderie était le raccourci entre les escaliers et le IGA. Une buanderie que les jeunes de mon quartier fréquentaient. Il y avait deux entrées, de la porte arrière au devant de la boutique. Sans le savoir et en toute innocence, j'ai fréquenté la génération HAIR. Je les ai aidé à séparer leur lavage et à plier leurs linges, surtout des draps à motifs géométrique. Papa et Maman, tout en étant responsable, se voulaient de leur temps. Ils ne m'ont jamais dit d'haïr mon prochain, mais peace & love dominaient...Et encore aujourd'hui je suis ses principes de vie d'aider mon prochain.
Ces jeunes poilus idéalistes de ce temps, lavaient leurs linges dans ma buanderie. Plusieurs ignoraient les fondements essentiels du lavages; laver le foncer séparément du blanc. Je me souviens de leur avoir expliquer et d'aider de des gentilles jeunes filles et garçons à plier leurs draps. Ils avaient des fleurs dans leurs cheveux et du macramé dans leurs cous.
Tous ça pour quelques bonbons.... Mais cela est une autre histoire