vendredi 17 juillet 2009

La tabagie

La Tabagie de mon enfance ne vendait pas seulement du tabac. Les pipes et les cigares occuppaient toutes la droite du magasin et la gauche occuppait le rêve. Dans cette boutique, je pouvais y échanger mes sous pour des bonbons, des chips, du chocolat ou des petits livres. Maman m'envoyait faire les commissions essentiels pour la petite famille au IGA Laflamme en face de ma Tabagie. Je devais choisir le sac de lait qui n'avait pas transpirer dans les autres sacs de la laiterie du Château. La date d'expiration du pain se devait être le plus tard possible. Et après cette course effrénée, j'avais 25 sous à dépenser.

Papa (et très rarement maman) m'accompagnaient à la Tabagie du quartier. Elle était situé devant le IGA. Durant ces années, il y avait à une extrémité le IGA Laflamme et à l'autre le Zellers. Entre les deux , dans un rectancle, il y avait ma Tabagie, un optométriste, un Tante Marie, une buanderie, un magasin de soulier, une galerie d'art, un cinéma, un magasin de linge pour enfant et une épicerie allemande. Je suis certaine que ma mémoire fait défaut et bien d'autres magasins ont connu une certaine prospérité à la place Jacques-Cartier durant les années soixante-dix à Hull.
Mais de la maternelle à la la 3e année (comme la photo), à la place Jacques-Cartier, j'ai y est grandi. Dès la maternelle (vers 5 ans), maman m'envoyait acheter du lait et du pain au IGA. C'était durant ces années immémoriales où les enfants pouvaient être libres. On pouvait jouer du matin au soir sans supervision. Les mamans pouvaient nous envoyer acheter du lait sans conséquences et nous oublier pour toute la journée.

Je descendais la rue Dompierrre pour prendre les escaliers, toujours en existence, qui m'amenaient au IGA pour faire les commissions de Maman. Après avoir remplie mes obligations, je pouvais entrer dans le sanctuaire de la Tabagie. Dans cette boutique étroite, il y avait à ma droite un étalage de pipe et de tabac. À gauche, on y retrouvait, les journaux et les magasines. Et dans le fond de la boutique le reste. Ce reste était primordiale pour moi. Je pouvais avec mes 25 sous y acheter la fin du monde. Une combinaison de bonbons, de chips, de barre de chocolats et de livres s'ouvrait à moi. En effet, je pouvais acheter pour 25 sous un conte d'Andersen avec mes bonbons préférés. Quelle aubaine!!!!!! Un livre et des bonbons qui peut y résister. Je me souviens vaguement du goût des chips au BBQ et de certains bonbons acidulés, mais j'ai encore les aventures de Tumbelina et du petit Poucet dans ma bibliothèque.

Durant ces années de découvertes, il y avait la buanderie. La buanderie était le raccourci entre les escaliers et le IGA. Une buanderie que les jeunes de mon quartier fréquentaient. Il y avait deux entrées, de la porte arrière au devant de la boutique. Sans le savoir et en toute innocence, j'ai fréquenté la génération HAIR. Je les ai aidé à séparer leur lavage et à plier leurs linges, surtout des draps à motifs géométrique. Papa et Maman, tout en étant responsable, se voulaient de leur temps. Ils ne m'ont jamais dit d'haïr mon prochain, mais peace & love dominaient...Et encore aujourd'hui je suis ses principes de vie d'aider mon prochain.

Ces jeunes poilus idéalistes de ce temps, lavaient leurs linges dans ma buanderie. Plusieurs ignoraient les fondements essentiels du lavages; laver le foncer séparément du blanc. Je me souviens de leur avoir expliquer et d'aider de des gentilles jeunes filles et garçons à plier leurs draps. Ils avaient des fleurs dans leurs cheveux et du macramé dans leurs cous.

Tous ça pour quelques bonbons.... Mais cela est une autre histoire